Pourquoi certains programmes de fidélité peuvent avoir l’effet inverse et comment l’éviter

Pourquoi certains programmes de fidélité peuvent avoir l’effet inverse et comment l’éviter

Les programmes de fidélité sont omniprésents dans l’e-commerce. Souvent perçus comme un outil simple et efficace pour retenir ses clients, ils peuvent pourtant produire l’effet inverse s’ils ne sont pas conçus avec rigueur et intelligence.

En réalité, un mauvais programme de fidélité peut :

  • Détruire la marge,

  • Décevoir les meilleurs clients,

  • Banaliser la relation avec la marque,

  • Installer une dépendance malsaine aux promotions.

Objectif de cet article : identifier les erreurs fréquentes dans la mise en place de programmes de fidélité, et vous proposer des actions concrètes pour en faire un levier stratégique de rétention et d’attachement.

1. Récompenser sans stratégie : une fausse bonne idée

Distribuer des réductions ou des points à tout le monde, sans logique de ciblage ou d’analyse de la valeur client, revient à dévaloriser la fidélité. Cela transforme un avantage en simple habitude commerciale.

Pourquoi c’est un problème :

  • Les clients ne perçoivent plus la récompense comme un geste valorisant.

  • Le programme coûte de plus en plus cher sans impact mesurable sur la rétention.

  • Les clients "profiteurs" s’accumulent au détriment des fidèles silencieux.

Exemple :

Un code promo de -10 % systématiquement envoyé après chaque commande finit par être attendu, donc inefficace.

Ce qu’il faut : identifier les comportements vraiment fidèles (panier moyen, récurrence, engagement) et ne récompenser que les segments concernés avec des attentions différenciées.

2. Cibler les mauvais clients ou au mauvais moment

Une récompense envoyée au mauvais profil ou au mauvais moment peut avoir un effet contre-productif.

Pourquoi c’est un problème :

  • Un client mécontent ou inactif peut percevoir la récompense comme un geste mécanique voire opportuniste.

  • Cela peut même aggraver l’image de marque si le contexte n’est pas pris en compte.

Exemple :

Envoyer un coupon de fidélité à un client ayant récemment vécu une mauvaise expérience SAV… sans prise de contact préalable.

Ce qu’il faut : adapter le programme à l’état émotionnel et au parcours réel du client, et privilégier la reconnaissance sincère à la mécanique automatique.

3. Complexité = frustration

Plus un programme est complexe, moins il est utilisé. Trop de règles, de seuils ou d’exceptions tuent l’envie.

Pourquoi c’est un problème :

  • Le client se sent perdu, voire piégé par un programme qu’il ne comprend pas.

  • Cela dégrade la confiance envers la marque.

Indicateurs à surveiller :

  • Nombre de clients inscrits vs nombre de clients actifs

  • Nombre de réclamations ou questions liées au programme

Ce qu’il faut : un programme clair, compréhensible en une phrase, avec des règles simples et des avantages visibles.

4. Manque d’émotion, de lien humain

Fidéliser ne veut pas dire "acheter le silence du client". L’engagement client est d’abord émotionnel, pas transactionnel.

Pourquoi c’est un problème :

  • Les clients finissent par percevoir les réductions comme des automatismes sans considération personnelle.

  • Cela nuit à l’image relationnelle de la marque.

Exemple :

Offrir une livraison gratuite pour l’anniversaire d’un client fidèle, accompagnée d’un message signé à la main ou personnalisé, marque plus qu’un simple -15 % générique.

Ce qu’il faut : humaniser l’avantage, contextualiser le message, et cultiver la surprise positive.

5. Mauvaise mesure des performances

Un programme de fidélité ne peut pas être piloté à l’instinct. Sans indicateurs clairs, on investit sans retour mesurable.

Pourquoi c’est un problème :

  • On optimise ce qui est facile (ex : nombre d’inscrits) plutôt que ce qui est stratégique (taux de réachat post-récompense).

  • On passe à côté de signaux faibles comme les avis clients ou les commentaires post-interaction.

Indicateurs à prioriser :

  • CLV (Customer Lifetime Value) des membres vs non membres

  • Taux de réachat dans les 30 jours suivant une récompense

  • Analyse des verbatims clients dans les retours post-récompense

Ce qu’il faut : un reporting régulier, des indicateurs qualitatifs et quantitatifs, et une boucle d’ajustement agile.

6. Créer une dépendance aux promos

Quand les clients n’achètent plus que lorsqu’ils reçoivent une offre, le programme de fidélité devient une dépendance nocive.

Pourquoi c’est un problème :

  • La rentabilité s’effondre, car chaque achat devient conditionné à une réduction.

  • La marque perd son pouvoir de désirabilité et son image premium.

Exemple :

Un client qui ajoute un panier… puis attend le code promo avant de finaliser.

Ce qu’il faut : introduire de la valeur perçue (exclusivité, attention humaine, expériences client) et non pas uniquement des baisses de prix systématiques.

7. Confondre fidélité transactionnelle et fidélité émotionnelle

Acheter plusieurs fois ne signifie pas qu’un client est attaché à la marque. Il peut s’agir d’un comportement opportuniste, ou simplement d’une commodité (livraison rapide, prix, habitudes).

Pourquoi c’est important :

  • La fidélité transactionnelle s’effondre au premier problème ou à la première meilleure offre concurrente.

  • La fidélité émotionnelle, elle, résiste à la pression tarifaire et aux incidents ponctuels.

Indices d’une vraie fidélité :

  • Le client recommande activement la marque (NPS élevé)

  • Il partage des feedbacks constructifs

  • Il réagit positivement à une attention non sollicitée

Un client fidèle revient sans réduction, parce qu’il s’identifie à votre marque. C’est cette forme de fidélité que vous devez viser.

Comment éviter l’effet boomerang ?

Les bonnes pratiques à adopter :

1. Segmenter vos clients selon leur valeur réelle

Ne récompensez pas tout le monde de la même manière. Basez-vous sur :

  • Le Customer Lifetime Value (CLV)

  • L’engagement (NPS, verbatims, réactivité)

2. Construire des parcours personnalisés

Offres et récompenses adaptées au profil, au comportement, au timing du client.

3. Intégrer de l’humain dans chaque avantage

Un geste personnalisé a plus d’impact qu’un coupon. Pensez message, mot, timing, attention.

4. Tester, analyser, ajuster en continu

Un programme de fidélité n’est pas figé. Il se pilote comme un produit à part entière.

5. Utiliser la fidélité comme un levier relationnel

Créez une relation de confiance, pas une dépendance aux avantages. La fidélité émotionnelle est plus rentable et plus durable.

Un programme mal calibré peut coûter plus qu’il ne rapporte

La fidélité ne s’achète pas. Elle se mérite, se construit, se ressent.

Mieux vaut un programme simple, sincère, bien aligné avec vos valeurs… qu’un système complexe et promotionnel qui dégrade la relation.

La fidélité, en 2025, est une affaire de valeur perçue, de lien humain, et d’expérience continue.

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